Reggae made in Africa

Publié le par sista carol


Quand le reggae rime avec espoir...


Touré Kunta, des sénégalais venus de Casamance, sont parmi les premiers artistes de ce que l’on appelera plus tard (malheureusement) la world music. Leur premier succès, « Emma », mélange le style de la Guinée-Bissau et le reggae. Ils sont l’un des premiers artistes qui annoncent le reggae africain.

 

Mais ça sera Alpha Blondy qui popularisera le reggae africain.

alpha.jpgAlpha Blondy
 

Blondy a découvert le reggae en 1977 à New York avec Burning Spear et Marley. « Rasta Poué » et « Brigadier sabari (opération coup de poing) » sont enregistrés à Dakar par un jeune producteur sénégalais, Abraham Sylla. Il deviendra par la suite l’un des principaux producteurs ouest africain.

 

Blondy explique : « Sabari veut dire « pardon, pitié » en bambara, en dioula. Le morceau s’appelle en fait « Opération coup de poing », et le monsieur qui a pris le coup, Alpha Blondy, demandait pardon au brigadier ! En Afrique, les gens pensent qu’on ne peut pas vivre de la musique. Mais comme moi je n’avais rien d’autre en tête qu’être musicien depuis le lycée, aujourd’hui je dis Dieu merci d’avoir échappé à cette galère-là quoi ! […]. Dès que tu dis : « Le reggae est éthiopien », les ennemis de l’Ethiopie n’en voudront pas. Dès que tu dis que le reggae appartient à un pays, ça ferme des frontières. Mais « le reggae » tout court, chanté en n’importe quelle langue, en français, en anglais, en bikoutsi, en douala, en bambara ou en dioula, ça passe ».

 

Le reggae d’Alpha Blondy est chanté tantôt en anglais, en français et en dioula. Il aura permis aux générations suivantes d’espérer de réussir, même en chantant dans sa propre langue maternelle (et non en anglais).

 

Blondy marque beaucoup les jeunes africains et l’estiment comme leur propre « Marley ». Il suscitera des centaines de vocations, surtout en Afrique de l’ouest : Tiken Jah Fakoly (qui remporte un vif succès depuis la sortie de son album « Cours d’histoire » en France en 2001), Ismael Isaacs, Solo Jah Gunt, Majek Fashek, etc.

coup-de-gueule.jpgl'album « Coup de gueule » de Tiken Jah Fakoly
 


ismael-isaac.jpg Ismael Isaacs

   

Mais le continent est vaste et le reggae se développe partout. Notons donc aussi la forte présence du reggae sud africain (anglophone) avec Lucky Dube (avec le hit « House of exil », une référence à Mandela) et Ras Duminasi ; et le reggae de l’océan indien (Kaya et Ras Natty Baby notamment).

lucky-dube.jpgLucky Dube
  

Le reggae africain a sa propre vibe, sa propre culture, même si les artistes se disent avant tout influencés par les jamaïcains. En Afrique de l’ouest par exemple, l’influence des griots et de la culture mandingue en général est importante (instruments spécifiques tels que le balafon et la kora mis en avan en musique). Dans l’océan indien, c’est le sega, musique locale, qui a influencé le reggae, pour donner même un nouveau genre : le seggae, inventé et popularisé par le chanteur Kaya.

-> Voir quelques vidéos ici.

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